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Point sur la saison, à 4 mois de son terme

Les vacances de février approchant, le HBDC commence une petite trêve d’un mois pour ne reprendre les matchs que lors du week-end du 14 mars. Il est temps de faire un point sur le club, ses projets et son groupe sénior féminin, sans langue de bois. Entretien avec David.

 

HBDC : David, tu es dirigeant du club et entraîneur des séniores filles. Peux-tu nous dire où en est le club actuellement ?

Le club va bien. Très bien, même. Pourtant, j’ai l’impression que l’on vit, cette saison, un petit coup de mou. On a une perte du nombre global de licenciés par rapport à l’année dernière, mais c’était prévu puisque nous avons dû arrêter nos interventions du mercredi matin sur Le Tignet où nous avions entre 15 et 20 licenciés, à cause du changement des rythmes scolaires. Cette saison, nous avons, à ce jour, 190 licenciés contre 215 l’année dernière. Nous enregistrons une légère baisse globale (-10 licenciés, donc) surtout dû à une baisse des effectifs en -10 ans où nous proposons les entrainements le samedi matin. Les parents, apparemment, rechignent à lever une 6ème fois d’affilée leurs enfants. Et ça se comprend !

Malheureusement, nous n’avons pas d’autres possibilités, pour le moment, pour nos tout petits, que le samedi matin. Et nous subissons tout de même, dans cette catégorie, une baisse de 50% !

Nous réfléchissons donc à une autre offre pour la saison prochaine.

Les autres effectifs sont plutôt stables, avec des variations habituelles entre l’un et l’autre. Nous proposons toutes les catégories pour les féminines, et de la mixité jusqu’en -12 ans. Nous avons également une équipe loisir d’une trentaine de licenciés(es) qui s’éclate tous les mercredis.

Sur un plan financier, nos dirigeants font un super travail avec le peu de moyens que nous avons. Cela demande encore et toujours énormément de sacrifices et d’efforts. Nos partenaires sont fidèles et leur nombre augmente chaque année. Nous organisons également plusieurs manifestations pour récolter des fonds (vide-grenier, loto, stages…), ça nous permet d’équilibrer les comptes et, surtout, ça crée une véritable dynamique autour du club. Nous organisons également notre 4ème match de gala où nous accueillons l’équipe de LFH de Toulon St Cyr, club qui nous parraine, et la sélection nationale féminine de Tunisie, championne d’Afrique des Nations en titre !!!!

Nous arrivons également à répondre à la demande des mairies pour intervenir dans les écoles. Ce qui, pour nous, doit être un axe prioritaire pour l’avenir. Même si, pour le moment, nous n’avons aucune retombée en terme de nouvelles licences liées à nos interventions.

 

Tu parlais des jeunes, quelle est leur progression actuellement ? Le club a désormais 6 ans…

Il y a un excellent travail de fait en -10 ans depuis quelques années. Malheureusement, ça ne porte pas encore ses fruits chez les filles car, comme un peu partout, nous avons du mal à faire venir les petites au handball et surtout à les fidéliser. Nous ne faisons pas mieux que la moyenne dans le département. On se doit de bosser encore mieux.

Nous n’avons pas le même problème avec les garçons. Cette saison, l’effectif des -12 ans garçons a augmenté. Mais au-delà de ça, le niveau affiché est vraiment très bon et très intéressant. Les progrès sont énormes. On le doit beaucoup à Yann, l’entraineur bénévole de ce groupe. Il fait un travail remarquable. A ce jour, ses 2 équipes jouent les premiers rôles en terme de résultats alors qu’il privilégie à chaque match la formation et l’état d’esprit : tous les enfants jouent, quelque soit le score ! Donc si on y arrive chez les garçons, on doit pouvoir y arriver chez les filles…

Cette saison, le règlement a changé, nous imposant 3 catégories au lieu de 2 la saison dernière pour les jeunes de 10 à 15 ans. Avec un effectif global stable, nous galérons. Surtout en -12 Filles où nous n’en avons pas assez. Mais nous souffrons aussi d’un manque de présence aux matchs en -12F et -14F. Peut-être que nous devons changer notre attitude vis-à-vis de ces jeunes demoiselles. On doit creuser pour résoudre ces problèmes pour les saisons à venir.

En -14F, par exemple, j’ai le sentiment profond que ce groupe n’a pas progressé comme il aurait dû malgré son fort potentiel et plusieurs joueuses qui ont désormais quelques années de hand derrière elles. Beaucoup trop d’absences en match et aux entrainements. Il va falloir se ressaisir. Il faut noter aussi que nous en avons « perdu » plusieurs en fin de saison dernière. Nous avons un véritable travail de fond à faire avec nos coachs.

En -16F, on a un effectif très soudé, malgré l’arrivée de plusieurs débutantes. Elles vivent bien le hand et avancent ensemble. Pourtant, notre championnat est quelque peu chaotique à cause d’un nombre très insuffisant de matchs et de longues périodes sans compétition (parfois 2 mois sans match officiel). Il faut continuer. Les résultats sont vraiment pas mal du tout. Il faut noter aussi que ce groupe s’était qualifié, en début de saison, pour le championnat régional que nous avons refusé. Car il y avait un trop grand fossé avec les équipes fortes qui allaient dans ce championnat. Nous avons pensé qu’il serait plus pertinent de jouer en-dessous et de permettre à toutes de s’exprimer et de progresser. Et nous ne nous sommes pas trompés…

 

Place, maintenant, à « tes » filles du groupe séniors. Où en êtes-vous ?

Je vais commencer par l’équipe 2, même si j’ai toujours considéré que l’on avait qu’un seul groupe pour 2 équipes. Elle évolue en poule basse du championnat départemental. Actuellement 1ères au bout de 2 journée, les filles prennent beaucoup de plaisir à jouer ensemble. On voit de gros progrès chez certaines joueuses. Même si je n’aime pas cela, je vais tout de même en citer une en exemple : Mathilde. Formée au club, âgée de 17 ans, elle progresse sans cesse depuis la saison dernière. D’une gentillesse rare, elle est exemplaire dans tous les domaines. Nous la regrettons déjà car nous savons que nous allons la perdre, pour des études loin de la région. Mais elle est la preuve même de ce que nous recherchons dans notre modeste club.

Pour revenir à l’équipe, il faut noter qu’elle aurait dû se qualifier en poule haute du championnat départemental, d’après les résultats acquis sur le terrain. Mais nous avons perdu plusieurs matchs par pénalité pour avoir fait jouer 2 jeunes filles de 16 ans dans le seul souci d’apporter à nos jeunes ce que nous leur devons : prendre du plaisir. Mais suite à une incompréhension avec nos instances départementales et un malentendu, nos 2 jeunes ne peuvent plus jouer pour une sombre histoire de règlement fédéral qui a changé cette saison. Passons.

Notre équipe 1, quant à elle, évolue dans le championnat de Prénationale (plus haut niveau régional, avant la Nationale 3) depuis cette année. Et c’est difficile, très difficile !

A ce jour de la 13ème journée, nous sommes à une peu reluisante 9ème place, sur 11.

Règlementairement parlant, les 2 derniers descendent. Nous avons 6 points d’avance sur le 10ème et 9 sur le dernier. Mais il faut savoir qu’il y aura autant de descentes supplémentaires en départemental que de descentes d’équipes de la Ligue Côte d’Azur qui évoluent en Nationale 3 en Prénationale, et à ce jour les dernières de la N3F sont de notre ligue… Il y a donc de fortes probabilités qu’il y ait 3 descentes en Départemental, cette année. Quand on sait que depuis plusieurs années il n’y avait qu’une seule descente voire aucune (la saison dernière)… Pour le promu que nous sommes, nous ne serons pas épargnés ni aidés. On se doit de s’en sortir tout seul en allant chercher la 7ème place pour être tranquille.

C’est possible car nous avons l’équipe pour… sur le papier !

Car dans les faits, c’est tout autre. Nous avons un très bon groupe, le meilleur que nous n’ayons jamais eu. Mais les vents sont contraires : problèmes familiaux, professionnels, blessures… Non, vraiment, nous ne sommes pas épargnés. Beaucoup trop peu s’entrainent régulièrement. A chaque match, il nous manque 3-4 joueuses clés.

C’est rageant car l’ambiance et surtout l’état d’esprit sont vraiment excellents. Cette année, je n’ai aucun problème d’attitude ou de comportement chez l’une ou l’autre.

J’espère que l’on va y arriver. On peut prétendre à beaucoup mieux. Mais l’apprentissage est difficile, très difficile. Le niveau est élevé, surtout face à toutes ces équipes réserves de nationales que nous rencontrons. Un maintien, comme une montée, se joue également sur le hasard du calendrier : jouer une réserve quand la nationale ne joue pas est un désavantage certain…

 

Quels sont les projets futurs, à court et moyen terme, du HBDC ?

Ils sont nombreux. Sur le très court terme : le maintien de notre équipe fanion en PNF. Sportivement, c’est bien évidemment important. Mais pas seulement, car c’est encore plus important, à mes yeux, pour notre crédibilité vis-à-vis de nos partenaires publics mais surtout privés. Aujourd’hui, sans nos sponsors, notre club ne survivrait pas et n’aurait d’ailleurs jamais survécu depuis qu’on l’a créé. Il faut savoir que nos subventions (financières) de nos municipalités ne représentent que 3% de notre budget global ! Avec l’aide du CG06 et du CNDS, nos subventions totales représentent 13% de ce même budget. Je crois que l’on est assez atypique dans le paysage sportif de notre région.

Mais outre nos séniores, il ne faut pas oublier notre réelle priorité sportive : les jeunes et la formation. Nous nous devons d’augmenter considérablement nos effectifs féminins en jeune et d’améliorer ensuite notre niveau. Proposer à ces jeunes demoiselles un véritable objectif commun lié à notre activité : progresser sportivement mais surtout sans oublier l’humain.

Pour être plus concret :

                -continuer nos interventions dans les écoles en scolaire et périscolaire (TAP). Pour cela, nous sommes obligés d’avoir un ou une salariée. Nos petits moyens nous obligent, pour le moment, à faire appel uniquement à un emploi aidé. Nous espérons changer les choses à moyen terme…

                -proposer des interventions dans les collèges du Rouret et de Roquefort. Nous avons d’excellentes relations avec Le Rouret, mais nous n’arrivons pas à avoir une véritable demande des élèves. On doit se louper quelque part…

                -Augmenter notre capacité à participer à la vie municipale par nos interventions : centre aérés, stages spécifiques…

                -l’achat d’un minibus, mais pour cela il faudra être très carré et prudent sur son financement et sa logistique. Il pourra nous aider dans la progression de nos effectifs…

                -toujours organiser des manifestations extra-sportives pour récolter des fonds

                -faire son maximum pour conserver, au minimum, ce niveau de PNF qui doit être la véritable locomotive du club et l’objectif de nos jeunes d’y participer, dans sa progression également.

Pour finir, je vais parler des garçons. Nous avons une forte demande pour continuer la mixité au-delà des -12 ans. Mais notre club n’a pas assez de créneaux. Et au-delà des créneaux, les gens ne se rendent pas compte de la masse de travail que donne un club de sport co. Et augmenter le nombre d’équipes augmente parallèlement le travail à faire au niveau administratif, logistique et technique. Nous ne sacrifierons jamais les filles comme le font ou l’ont fait de très nombreux clubs par facilité (car le féminin en sport co, c’est beaucoup plus compliqué d’avoir des effectifs conséquents en jeune), mais nous souhaitons véritablement trouver une bonne solution avec un autre club. Nous travaillons depuis plusieurs années avec un club voisin mais ça ne nous satisfait pas. Il n’y a aucune volonté de véritablement travailler ensemble. Nous réfléchissons donc à une autre option. Mais ça nous tient vraiment à cœur, et moi le premier, pour accompagner au mieux nos jeunes. On leur a déjà permis de découvrir et d’aimer notre sport.